De l’énergie positive en période de confinement : l’envol coloré de Roberta González

Roberta González (1909-1976), fille unique de Julio González, était artiste-peintre et dessinatrice. Après un début de carrière très fortement influencée par l’oeuvre de son père, Roberta González commence à s’affranchir dans l’après-guerre. Initialement sombre et mélancolique, son oeuvre prendra progressivement son envol coloré.  

Fortement touchée par les épreuves de la guerre et le décès de son père en 1942, son œuvre de l’immédiat après-guerre est remplie de femmes pensives et mélancoliques à la palette sombre, à l’image de Jeune fille angoissée (1947). Ensuite, elle commence à travailler sur un nouveau vocabulaire plastique, qui lui est propre. Sans titre (1952), composé de signes figurés et abstraits, le tout dans un espace non défini, en est un exemple. Et sa palette reste monochrome, comme le montre Soleil de minuit (1952).

Roberta González, Soleil de minuit, 1952

Elle documente son état d’esprit autour de ses expériences picturales dans son journal intime inédit, et notamment, sa quête de couleur. Elle écrit en 1953 : « Mes toiles sont sombres, monochromes, et cependant combien j’ai soif de couleurs ! » (24 août 1953). Quelques mois auparavant, elle avait déjà exprimé un désir « de lignes explosives », en se demandant « Où s’en sont allés tous ces cris de joie ? » (2 mars 1953).

Elle attendra encore une quinzaine d’années, mais à la fin des années 1960, elle y arrivera enfin. Ses oeuvres seront désormais colorées et joyeuses. Ses protagonistes seront des masques, des profils, des soleils et des oiseaux, placés dans un espace non défini, remplis de couleurs vives.

Roberta González, Sens obligatoire no. 1, 1969

Les oiseaux sont très fréquents dans son oeuvre. Ils sont les symboles de la joie. Cela n’est guère étonnant qu’elle prenne son envol coloré par le biais des oiseaux, vue que Roberta était une passionnée des animaux. Elle disait même préférer parfois les animaux aux êtres humains !

Roberta González, Ils brillent pour tous, 1972

Ses tableaux de maturité, dynamiques et colorés, dégagent de l’énergie positive, de la gaieté recherchée pendant tant d’années par cette artiste, connue elle-même pour son sens de l’humour et son caractère vif.

Roberta González, vers 1971